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13 févr. 2013

Ecrivains en herbe


Jeudi 7 février. Un collège de ma ville organisait ce jour un forum découverte des professions. Près d’une centaine d’acteurs de la vie professionnelle, infirmière, avocat, gendarmes, vétérinaire, médecin, commerçant de la grande distribution, pompiers, la marine nationale, étaient invités à exposer leurs métiers respectifs à près de deux cent collégiens des classes de quatrième et de troisième afin de les aider dans leurs choix d’orientation.
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J’avais moi-même été convié pour y présenter le métier d’écrivain, mais plus largement, bien sûr aussi, l’éventail des métiers du livre. Chacun d’entre nous se tenait à son « étal » et les collégiens pouvaient librement venir se renseigner auprès des professionnels de leur choix. Rencontres formidables ! Il n’est pas commun de découvrir ou d’encourager des vocations d’écrivain(e), d’assister, voire de participer à leur germination. Restait à fournir les conseils adéquats pour aider ces jeunes à concrétiser leurs rêves, affirmer leur talents, les affûter aussi ; d’autre part à fournir les informations utiles à propos des limites du métier, la nécessité d’envisager une activité complémentaire en cas de besoin.
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Pour aller plus loin, peut-être est-il opportun de consulter les remarques d’Alain Jamot, de même qu’un résumé de mes propres conseils.

Conseils à de jeunes auteurs



Le goût de la lecture, le goût de l’aventure, du rêve ou de tout autre idée de récit pouvant apporter des moments d’évasion, créent parfois l’envie de s’exprimer, d’offrir les fruits de sa propre imagination. Reste à sauter le pas ! Voici quelques suggestions pour envisager devenir un écrivain soi-même.

Se fixer d’abord des objectifs


  • S’orienter
-       Se jauger : définir ses goûts, détecter ses propres talents, ses capacités, ses faiblesses, sa sensibilité, son imagination.

-       S’informer : Savoir comment vivre de sa plume (il faut être assuré de pouvoir vendre au moins 40000 exemplaires par an pour pouvoir en vivre correctement. À défaut, se trouver un métier complémentaire et compatible). Rencontrer des auteurs, fréquenter les salons du livre, visiter une maison d’édition, fréquenter des librairies, des bibliothèques.

-       Se former : Tout d’abord, lire, lire et lire. Cela permet d’enrichir son vocabulaire ! Ensuite, s’exercer à écrire de petits textes, des poèmes, un journal intime, des nouvelles (très important). Chercher l’excellence en orthographe. Apprendre à jouer de la syntaxe. Jouer aussi avec la musique des mots, avec les harmoniques dans les phrases. Participer à des ateliers d’écriture. Envisager des études en lettres à l’université (mais ce n’est pas obligatoire). Le meilleur apprentissage est l’écriture de nouvelles : une histoire courte, concise, où tout ce qui ferait un roman se trouve : entrée en matière, personnages, descriptions, chute. Lire les nouvelles de Maupassant par exemple. En outre, il sera profitable de consulter Les écrits d'Alain Jamot.

  • Se lancer
-       Publier ses propres textes : blogs, hébergeurs de textes numériques en ligne (Calaméo par exemple), participer à un journal de classe, de collège ou de lycée, d’un club, d’un groupe de jeunes.
-       Réaliser un véritable ouvrage avec sa classe et le soutien de ses profs (l’impression numérique, permet de très petits tirages à des prix raisonnables).

  • Faire parler de soi
-       Participer à des concours littéraires (nouvelles, contes, poésie).
-       Tisser sa toile, constituer des réseaux (par exemple sur le réseau professionnel Linkedin où se trouvent beaucoup d’acteurs de l’édition et de la presse).
-       Rencontrer des gens des médias

1 févr. 2013

Des polars à travers les âges

Mis à l’honneur par Conan Doyle à partir de 1887, le roman policier connaît de nos jours une énorme popularité. Sa production constitue même la plus grande part des œuvres de fiction. Tout cela se subdivise en différents sous-genres, exemple, le thriller, le roman noir, ou le polar historique et c’est de ce dernier que nous allons plus particulièrement parler ici.
De l’Égypte antique à l’époque Victorienne, ou de la Chine médiévale au Paris des lumières, on y balaye à peu près tous les siècles en découvrant en passant bon nombre de civilisations disparues. C’est de fait l’intérêt de ce type de roman policier que d’entraîner son lecteur au cœur d’univers, en général assez méconnus. Citons au passage les enquêtes du juge Ti qui se déroulent dans la Chine du VIII° siècle de notre ère, alliant pour notre plaisir l’envoûtement des intrigues et l’érudition de Robert Van Gulik, auteur de la série. Nous pourrions citer aussi le scribe Huy qu’Anton Gill nous fait suivre dans l’Égypte du XIVe siècle avant J.C. ou le Boyard Artem d’Elena Arseneva. Parvenir à ce but est d’ailleurs la difficulté rencontrée par les auteurs du genre : ne pas être trop didactique en évitant de trahir la vérité de l’environnement historique ; avoir la capacité de captiver le lecteur en développant des intrigues enlevées dans un univers exotique. Il faut pour cela décrire des lieux qui n’existent généralement plus dans leur forme du temps tout en donnant corps à des personnages aussi proche que possible des mentalités. Le contresens est le grand risque. Il y a tout autant de distance entre notre société contemporaine et le moyen âge au cœur de la France qu’avec les sociétés sud-américaines, asiatiques, africaines actuelles. On a souvent tendance à vouloir observer le monde médiéval à l’aune de notre propre monde, en fait, au travers de prismes déformants. Bien des auteurs se laissent piéger par les clichés sur le moyen âge et son obscurantisme supposé relevant de ce fait d’un certain obscurantisme idéologique en retour. Ils ont, pour tout dire, hérité d’a priori de la fin du XVIII° siècle alors que les historiens d’aujourd’hui s’accordent, à la suite de Régine Pernoud, pour remettre en cause le mythe d’un moyen âge obscur. Ces derniers nous permettent, au contraire, d’entrevoir un tout autre monde, en particulier lors des XIIe et XIIIe siècles (le temps des cathédrales) une sorte d’efflorescence, en vérité préfiguration de la Renaissance au plan des lettres, des arts, des techniques et des découvertes. Tout est alors en fait matière à découverte. Alors, pourquoi ne pas l'offrir au sein d'un polar, tout simplement pour le plaisir. Voir ici ces accroches : Le premier mystère et le second mystère.
Principales séries de polars historiques (non exhaustif) : - XVIe siècle avant JC, Égypte : Le scribe Huy /Anton Gill ; - 1er siècle, Rome sous Vespasien : Marcus Didius Falco /Lindsey Davis ; - VIIe siècle, Chine dynastie des Tang : Le juge Ti / Robert Van Gulik ; - VIIe siècle, Irlande : Sœur Fidelma de Kildare / Peter Tremayne ; - XIe siècle, Russie de Kiev : Le Boyard Artem / Elena Arseneva ; - XIe siècle, Angleterre : Frère Cadfaël / Ellis Peters ; - XIIe siècle, Bretagne, Galeran de Lesleven / Vivian Moore ; - XIIIe siècle, Oxford : Regent master William Falconer / Ian Morson ; - XIVe siècle, Espagne : Isaac de Gerone / Caroline Roe ; - XVIe siècle, France : La guerre des trois Henri / Jean d’Aillon ; XVIIIe siècle, France : Nicolas Le Floch / Jean-François Parot ; XVIIIe siècle, Venise : Pietro Viravolta / Arnaud Delalande ; XIXe siècle, Angleterre : Sherlock Holmes / Conan Doyle ; XIXe siècle, Russie : Eraste Fandorine / Boris Akounine ; XIXe siècle, Inde : Reabody / Patrick Boman ; XXe siècle, 1ere guerre mondiale : Celestin Louise / Thierry Bourey…. Et tous les Hercule Poirot, Miss Marple, etc.