30 mai 2012
Un polar au moyen-âge
On en rêvait, Guillaume Ducoeur l'a fait ! Depuis le succès des enquêtes de frère Cadfaël, d'Ellis Peters, certains de ses lecteurs français pouvaient se demander pourquoi ce genre de polar médiéval n'avait pas vu le jour ici. Les enquêtes du juge Ti du néerlandais Robert Van Gulik ont trouvé un repreneur. "Le nom de la rose" de l'Italien Umberto Ecco s'appuyait sur des fondements passablement fantaisistes et un tantinet caricaturaux. Cela ne l'a pas empêché de connaître un grand succès.
La question ? Le frère Cadfaël ne pourrait-il avoir un confrère en d'autres lieux ? De ce côté-ci de la Manche, par exemple. Et c'est là que Guillaume Ducoeur intervient, réanimant la vieille abbaye de la Lucerne, non loin d'Avranches, et la replaçant même au temps de sa première construction. Dans ce cadre, le frère Raoul de Dragueville, chanoine Prémontré, est amené à enquêter sur des affaires inextricables afin d'aider le bailli d'Avranches.
Un premier roman, "Un incipit introuvable", édité en 2006, est totalement épuisé, même introuvable. Les amateurs du genre "polar médiéval" apprécieront d'autant plus la sortie du second : "La dernière hostie". Les connaisseurs des environs apprécieront de même en y voyant revivre nos lointains ancêtres. A cette époque existait une autre notion du temps, mais la vie sereine pouvait être profondément perturbée par les jalousies, l'absence d'amour, ou quelque esprit dérangé. Le roman s'achève en point d'interrogation, ce qui laisse augurer d'une suite probable.
Bonne lecture d'été.
B. Robert
"La dernière hostie" de Guillaume Ducoeur, aux éditions Charles Corlet. - 2012. - collection Polars. ISBN 978-2-84706-485-8. - 12 €. Pour en savoir plus, c'est ici !
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